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samedi 14 mai 2022

Des publicités des années 30 pour les machines à coudre Haid & Neu (Karlsruhe, Allemagne) ^^

J'ai reçu un lot d'anciens documents commerciaux datant des années 30 et émanant de la firme Haid & Neu, spécialisée dans la fabrication de machines à coudre.

Vous trouverez, dans les documents présentés ci-dessous, une magnifique affiche publicitaire, un document dactylographié de 1932 qui présente les actions prises par la firme Haid & Neu afin de résister à la crise économique, ainsi qu'un prospectus qui présente les différents modèles de machines à coudre et de meuble qui sont proposés à la vente. La cerise sur le gâteau? Les photos d'un canif publicitaire "Haid & Neu". A la fois totalement inutile et absolument indispensable ^^

Bon weekend,

Callisto

























lundi 17 août 2020

Journal de (dé)confiement, épisode 11: Juillet 2020 ^^

Retour en images sur mes activités de déconfinement du mois juillet 2020. Tout d'abord, avec cette magnifique visite du Musée de l'Afrique à Tervueren. Le bâtiment a été magnifiquement restauré: l'extérieur, l'intérieur, les peintures, c'est juste superbe!











Etant en congé, j'en ai également profiter pour effectuer le suivi des chantiers qui m'intéressent, comme la pose des nouvelles voies avenue de la Reine et l'aménagement d'un parc à la gare royale.
 




Les vacances, c'est également l'occasion de photographier un autre type de matériel roulant, comme le "trambus" qui dessert la ligne 820 "UZ Brussel - Zaventem Luchthaven" exploitée par la société De Lijn.

Trambus 820 circulant en direction de l'aéroport, Sint Annalaan à Grimbergen (Strombeek)


Trambus 820 circulant en direction de l'UZ (Jette), chaussée Romaine (Esplanade).


Et pour finir cette série de photos, je ne peux résister à partager avec vous la photo de cette jolie machine à coudre Singer 28K, fabriquée dans l'usine de Kilbowie (en Ecosse) en 1908 et croisée dans la vitrine d'un magasin de tissus.



Bonne soirée, prenez bien soin de vous,

C.

lundi 10 août 2020

Journal de (dé-)confinement, épisode 10: Une petite Mundlos Original Victoria ^^

Cela faisait longtemps que je n'avais plus eu l'occasion de remettre en état une machine à coudre. Et chance pour moi, il s'agissait d'un modèle que je n'avais encore jamais rencontré auparavant: une Mundlos Original Victoria. Je vous raconte tout en photos :-)

Profitons de l'été pour travailler au jardin ^^


Pour rappel, ce modèle était produit par la firme Mundlos, fondée en 1863 à Magdebourg (Allemagne) par Friedrich Heinrich Mundlos (23/12/1836-27/4/1928, un ancien cordonnier et métallurgiste) et Hermann Schulz.
F. H. Mundlos

La firme commence par produire des répliques des machines à coudre Singer, avant de changer de modèle et de créer des copies des machines britanniques de la marque "Howe". 

Son premier "vrai" modèle, la "Victoria" est lancé en 1882. Quant à l' "Original Victoria", elle est commercialisée pour la première fois en 1888. Cette machine nécessite des aiguilles 20X1.
Voyons les photos...












Petite particularité: l'éjecteur de navette se trouve juste sous le dévidoir. Il s'actionne via un petit bouton...



 ... qui actionne la tige de l'éjecteur. Ingénieux :-)



Après un bon nettoyage et un bain d'huile, la machine recoud sans souci ^^




Bonne soirée et à bientôt,

Callisto

jeudi 8 août 2019

Publicités des années 30 pour les machines à coudre Haid & Neu (Karlsruhe, Allemagne) ^^

J'ai reçu un lot d'anciens documents commerciaux datant des années 30 et émanant de la firme Haid & Neu, spécialisée dans la fabrication de machines à coudre. Parmi ces documents, se trouve une magnifique gravure qui présente les diverses étapes de la production d'une machine: fonderie, usinage, vernissage, montage, ajustage et expédition. 

Ces documents nous apprennent également que la capacité de production annuelle, dans les années 30, est de 250.000 machines, et que la cap de la 3.000.000ème machine produite est déjà dépassé. Il y a également un aperçu des différents modèles de l'époque et une gravure représentant l'usine.

Bonne soirée et bonne découverte,

Callisto


























mercredi 29 mai 2019

Bruxelles et ses machines à coudres, 1866-1875 ^^

Trouvé en cherchant autre chose (comme souvent):

Je cherchais un café-restaurant "Au Tivoli" qui était exploité en 1869. Pour mes recherches, j'ai consulté les anciens almanachs commerciaux scannés et disponibles en ligne sur le site des archives de la Ville de Bruxelles.

Je n'ai pas trouvé ce café-restaurant, mais, par contre, j'ai trouvé un tas d'anciennes publicités pour des machines à coudre "bruxelloises". Et moi qui ne désespérait de ne pas en trouver!

Je vous présente chacune des publicités en indiquant le lien vers la page web où elle peut être consultée (ne sachant pas si les images peuvent, ou non, être reproduites).

A. Almanach commercial de 1866.

A tout seigneur, tout honneur, nous commencerons cette rubrique en présentant les machines à coudre Howe assemblées et commercialisées (sous licence) par Firmin Mignot. Son adresse n'est pas encore
Rue Neuve 101-103 (comme sur les tickets chromo faisant sa publicité) mais rue de la Limite 12 (derrière l'Observatoire). La publicité reproduite dans l'almanach nous apprend qu'il est également spécialisé dans les machines à coudre à broder et à franger.

Nous partons rue du Lombard, au numéro 3, où se trouvait la manufacture de machines à coudre perfectionnées et construites par F. Corbet. La manufacture comportait un atelier dédié aux réparations. Chaque machine vendue était accompagnée d'une instruction qui permettait d'apprendre seul à la faire fonctionner. C'est amusant de lire que chaque revendeur avait ses arguments de vente ^^

Passons à J-D Charlier, rue d'Assaut, 19 bis, qui se présente comme étant agent général de la compagnie Singer. La publicité est légèrement mensongère (on est pas loin des fake-news): on y lit que les machines à coudre Singer sont en usage dans tous les couvents, asiles, institutions de charité et écoles. Bon évidemment, ce n'était probablement pas le cas (de un) et, (de deux), la compagnie Singer avait quasi offert les machines à coudre utilisées par ces institutions, en les vendant à bas prix à des fins de propagande.
Donc, d'abord, Singer leur offre d'importantes réductions sur les machines vendues et, après, Singer peut affirmer: "ils utilisent nos machines, c'est que ce sont les meilleures, n'est ce pas?"
Comme je le disais avant, chaque société avait ses arguments de vente. Et ceux-ci, c'étaient ceux d'Edward Clark, qui avait mis cette stratégie marketing en place.


B. Almanach commercial de 1870.

On y retrouve H.J. Petit et sa fabrique de machines à coudre du 14 de la rue des Croisades. On y apprend qu'il avait une succursale au 61 de la rue Neuve et qu'il a reçu trois médailles lors d'expositions universelles:
* Paris en 1867,
* Amsterdam en 1868,
* et Le Havre en 1869.


L'usine de machines à coudre de H.J. Petit, sise au 14 de la rue des Croisades



On retrouve également un dénomme Joseph Lierneux, mécanicien, qui revend des machines à coudre américaines des marques Elias Howe Junior et Wheeler & Wilson. Son magasin, sis chaussée de Ninove 104 à Molenbeek-lez-Bruxelles, vend aussi de l'huile, des aiguilles du fil et autres accessoires divers, ainsi que des flocons pour literie.

Une autre annonce, sur la même page, nous présente la fabrique de machines à coudre de P. Jacubowitz, sise rue des Boiteux 15 à Bruxelles. Sa gamme de produit est large est variée: machines américaines Elias Howe, Wheeler & Wilson, Singer et autres. Toute machine livrée par sa maison est garantie. Il offre également des facilités de paiement: 10 francs par mois.
Il commercialise également des journaux de mode pour homme et dame, ainsi que des modèles de vêtement en grandeur naturelle dans un magasin se trouvant de l'autre côté de la même rue, au numéro 26.

Au 82 de la rue du Midi se trouve l'agence générale pour les machines à coudre Loewe, tenue par R.B. Turner. Son modèle phare, une machine à main, s'appelle "La Princesse Louise". Il commercialise également des pièces détachées, des machines à tricoter et des machines à broder munies d'un appareil à soutacher.
 
C'en est fini pour mes trouvailles du jour!

Bonne soirée et à bientôt,

C.

samedi 2 mars 2019

Firmin Mignot et la Howe Machine Company (1889-1891) ^^

L'ancienne presse belge numérisée regorge de détails parfois oubliés des historiens. Aujourd'hui, je vous propose de redécouvrir l'histoire de la Maison Firmin Mignot, car vous l'ignoriez jusqu'à présent (et à vrai dire je l'ignorais aussi), notre ami Firmin a été propriétaire de l'usine Elias Howe de Glasgow, de 1889 à 1891 ^^ Avec le blog, on vous raconte tout cela dans les détails et avec plaisir :-)

Firmin Mignot nait le 25 août 1839. Son père, Pierre Mignot, est représentant de commerce. Dès 1866, Firmin se lance dans l'assemblage et la fabrication de machines à coudre. Son premier atelier se trouve rue de la Limite 12, à Bruxelles.  En 1867, il remporte une médaille d'Or à l'exposition universelle de Paris et déménage, dès 1870, vers l'immeuble qui se trouve au numéro 103 de la rue Neuve.

L'extrait ci-dessous, issu du catalogue des machines à coudre Mignot qui nous est parvenu nous donne une idée de ce à qui ressemblait la façade de ce bâtiment. 




Firmin Mignot ne se contente pas d'assembler des machines à coudre.  Il dépose également des brevets d'invention, comme en témoigne ces extraits de la "London Gazette" des 8 septembre et 31 octobre 1871: "Firmin Mignot, fabricant à Bruxelles, dans la province du Brabant (Belgique), a déposé le 25 août 1871 un brevet d'invention pour des améliorations apportées au mécanisme des machines à coudre des sangles, des articles de sellerie, des bottes, des chaussures et autres articles similaires."

Il fait également beaucoup de publicité pour ses produits. L'une des plus anciennes que nous ayons pu retrouver dans l'ancienne presse belge numérisée remonte à 1873 et est disponible en ligne ici.

Ses publicités les plus connues sont sans doute celles qu'il fait imprimer sur des tickets de tram lors de l'Exposition internationale d'Hygiène et de Sauvetage qui s'était tenue dans le Parc de Bruxelles en 1876. On ne peut qu'être admiratif du nombre et de la variété de tickets publicitaires émis par Firmin Mignot, dont nous reproduisons quelques exemples ci-dessous.













De 1884 à 1888, Firmin Mignot est sénateur pour l'Association libérale de Bruxelles. Il n'est pas le seul de nos connaissances "tramiviaires" à être sénateur à cette époque, vu qu'Albert Vaucamps l'est aussi. Le fait d'avoir été élu ne change rien aux pratiques publicitaires de notre ami Firmin. L'une de ses publicités occupe même toute une page A3 du programme des fêtes nationales de l'année 1887!



En 1887, la Howe Machine Company Limited, qui produit des machines à coudre dans son usine de Glasgow, et pour laquelle Firmin est agent général pour la Belgique et la Hollande, est mise en liquidation volontaire, par avis officiel publié dans la "London Gazette" du 27 septembre 1887. 

La vente de l'usine de Glasgow est annoncée dans la "London Gazette" du 6 décembre 1887: "The property of the above-mentioned Company as a going concern, consisting of the heritable land, factory, buildings, machinery, fixed and moveable plant, tools, patterns, gauges, office furniture, and fittings on the premises of the Company at Glasgow, together with the leases, furniture, fixtures, and fittings at the branch sale Establishments of the Company situate at London, Edinburgh, Glasgow, Liverpool, Manchester, Birmingham, Belfast, Chatham, Leeds, Leicester, Newcastle, Nottingham, Coventry, and Sheffield, and also the rents payable in respect of sewing machines, and the rights and interests of the Company in and to such machines.

The Company's manufactory is situate in Avenue-street, Fielden-street, and Barrowfield-street, Mile End, Glasgow, and consists of a very spacious and substantial block of buildings standing on a plot of ground measuring 6.138 square yards, subject to a feu duty of £104 11s. 3d. The buildings are comparatively new, most substantially built, and in remarkably good order. 

The machinery includes a pair of powerful steam engines, on substantial foundations, and driven by a range of three Lancashire steam boilers. There are numerous annealing furnaces, forping hammers, lathes, punch presses, milling, planning, buffing, shaping, drilling, edging, plating, and polishing machines, together with all the necessary apparatus for carrying on the manufacture of sewing machines and cycles, and the parts thereof. 

The purchaser will be required to purchase the stock in trade at the factory and branch sale establishments, which comprises great numbers of sewing machines and cycles, finished and partly finished, together with covers, woodwork, parts of machines and cycles, needles, cottons, and sundry materials and merchandise at the moderate sum of £7.000, or, at his option, at a valuation to be made in the ordinary way.

Les offres doivent être introduites auprès de M. Samuel Lovelock, liquidateur de la compagnie, dont le bureau est situé au 19, Coleman-street, Londres pour le 20 décembre 1887 au plus tard.


Firmin rentre une offre conjointe avec François Fontaine, un industriel qui habite à Glasgow et deviennent propriétaires de l'usine. Le 25 septembre 1888, année durant laquelle les machines à coudre de Firmin Mignot recevront une médaille d'Or au grand concours International de Bruxelles, Firmin et François fondent la société commerciale de droit écossais de la Howe Machine Company, à Bridgeton, Glasgow.

Le 23 mars 1889, la société commerciale de droit écossais de la Howe Machine Company, à Bridgeton, Glasgow, fait apport de son usine à la société anonyme Howe Machine Company, à Bruxelles, en vue de son exploitation.

Outre nos amis Firmin Mignot et François Fontaine, qui, pour leur apport de l'usine de Glasgow,  reçoivent 26.765 actions de capital (sur les 30.000 disponibles) et 26.000 actions au porteur, comparaissent également:
* M. Alphonse Vander Borght, négociant, demeurant 341 avenue Louise à Bruxelles (325 actions de capital); 
* M. Victor Vander Borght, négociant, demeurant 38 rue de l'Ecuyer à Bruxelles (500 actions de capital);
* M. Albert Mignot, ingénieur, demeurant à Bruxelles, rue Neuve 101-103 (250 actions de capital); 
* M. Eugène Carmouche, avocat, demeurant 45 rue de la Blanchisserie à Bruxelles (250 actions de capital); 
* M. Léon Lamort, licencié en sciences commerciales, demeurant à Luxembourg (310 actions de capital);
* M. Charles Héle, industriel, demeurant au 96 boulevard de la Senne à Bruxelles (250 actions de capital);
* M. Paul Dutoict, industriel, demeurant à Bruxelles, boulevard de la Senne n°98 (250 actions de capital);
* M. Ernest Van Humbeek, architecte, demeurant à Saint Josse Ten Noode, rue Linnée, n°42 (100 actions de capital).


On notera que l'usine de Glasgow est décrite d'une manière fort sommaire dans les apports. On peut y lire: "L'apport comprend notamment l'usine située à Glasgow, entre Avenue Street, Fielden street et Barronfield street, ayant une superficie de 8.800 mètres carrés (9.532 yards carrés) dont plus de 4.000 mètres carrés sont couverts par des bâtiments de 4 étages; les machines motrices, tout le matériel d'outillage pour la fabrication des machines à coudre et des vélocipèdes."

Vous pouvez voir des vues de l'usine en question sur le site du NeedleBar en cliquant ici ou Quant à l'introduction en bourse de la société anonyme belge "Howe Machine Co" est annoncée en ces termes dans le journal "Le Progrès" du 21 avril 1889:

Emission par vente publique de 15.000 actions de capital de la Howe Machine Company, société anonyme, constituée par acte passé devant Me Damiens, notaire à Bruxelles, le 23 mars 1889 et publié aux annexes du Moniteur Belge le 7 avril 1889, n°707.

Capital social: 3.000.000 de francs
Représenté par 30.000 actions de capital de 100 francs chcune et 25.000 actions ordinaires sans détermination de valeur.

Conseil d'administration:
Président: M. Firmin MIGNOT, ancien sénateur, négociant à Bruxelles;
Administrateurs: M. François FONTAINE, directeur-gérant de la fabrique de Glasgow; M. Alphonse VANDER BORGHT, négociant, 341 avenue Louise à Bruxelles; M. Eugène CARMOUCHE, avocat, 45 rue de la Blanchisserie à Bruxelles; M. Charles HELE, industriel, 46 boulevard de la Senne à Bruxelles.
Commissaires: M. Victor VANDER BORGHT, négociant, 38 rue de l'Ecuyer à Bruxelles et M. Léon LAMORT, licencié en sciences commerciales, à Luxembourg.

Exposé:
Cette société anonyme a pour objet l'exploitation de l'usine Elias Howe à Glasgow, la fabrication et la vente de machines à coudre, des vélocipèdes, des accessoires et pièces de rechange nécessaires aux réparations éventuelles de ces produits et aussi la fabrication des outils de précision.


La société possède des agents ou clients dans la plupart des grandes villes d'Europe et notamment à Londres, Manchester, Edimbourgh, Birmingham, Paris, Berlin, Milan, Moscou, Constantinople, Madrid et Bruxelles, rue Neuve 101, 103 et 115. La fabrication est considérablement perfectionnée et des produits nouveaux, appelés à un grand succès, seront sou peu mis sur le marché.


Les actions de capital ont droit à un premier dividende de 6% et à un second dividende dans 20% des bénéfices supplémentaires. Elles sont remboursables par 125 francs à l'aide d'un prélèvement de 50% des bénéfices.


Les actions de capital amorties sont remplacées par des titres de jouissance qui donnent droit au second dividende jusqu'à l'expiration de la société, dont la durée est fixée à 30 ans.


La mise en vente publique des actions susdites aura lieu les 24 et 25 avril 1889, à Bruxelles, chez MM. F. VAN DEN EECKHOUT et Cie, agents de change au Marché aux Herbes, 15 et au siège social de la Société, 101-103 rue Neuve, au prix de 100 francs chacune, payable à raison de 25 francs en souscrivant et de 75 francs à la répartition, contre remise des titres.


On peut souscrire dès à présent en adressant les bulletins de souscription aux deux adresses ci-dessus. La cote sera demandée à la Bourse de Bruxelles.


Tout cela n'empêche pas Firmin Mignot de continuer ses publicités. On peut ainsi lire dans "L'Indépendance Belge" du 30 juillet 1889: "Howe Machine Company à Glasgow - Les meilleures machines à coudre du monde sont les véritables Elias Howe - Le nouveau modèle n°6 à bras élevé a le travail doux, rapide et silencieux - Les vélocipèdes Howe sont très recherchés à cause de leur légèreté et leur solidité. 
Agence pour l'Europe: Maison Firmin Mignot, rue Neuve 101-103, Bruxelles. Magasin spécial de vélocipèdes avec piste d'essais, 115 rue Neuve"

La nouveauté, dans cet extrait de presse, c'est que Firmin s'est offert un second magasin rue Neuve, visiblement dédié aux vélos vu qu'il comprend une piste d'essais. On notera que les deux magasins n'ont pas fait l'objet des apports à la société anonyme Howe Machine Company. 

On notera également que selon un document commercial de 1889, la société anonyme belge The Howe Machine Co produit les machines à coudre "New Howe" et les vélos "New Howe". Le président de la compagnie est M. Firmin Mignot et son manager est M. F. Fontaine, père.

Affiche publicitaire des vélos New Howe de 1890 - (c) www.gallica.fr



Nous savions que Firmin Mignot et Albert Vaucamps se connaissaient. Ses relations "tramiviaires" ne s'arrêtent pas là, comme en témoigne cet extrait du "Journal de Bruxelles" du 16 octobre 1889: "La société belge des ingénieurs et des industriels a tenu son assemblée générale ce dimanche 13 octobre au Palais de la Bourse. Monsieur Gustave Michelet a été nommé président tandis que messieurs Arthur du Roy de Blicquy (1835-1907) et Firmin Mignot ont été nommés vice-présidents, en remplacement de messieurs Wellens, Despret et Schaar, non rééligibles."


Alors que Firmin Mignot, en 1890, possède toujours deux magasins situés aux numéros 101-103 et 115 de la rue Neuve, voici que la rue est renumérotée en cours d'année. Dès 1891, son adresse commerciale devient "Rue Neuve 139-141-155". Cette renumérotation n'a pas l'air de lui porter chance, vu que l'on peut lire, dans "La Réforme" du 14 mars 1891:

The Howe Machine Company, société anonyme établie à Bruxelles.

Les liquidateurs de la société anonyme Howe Machine Company prient les actionnaires de la société de se rendre à l'assemblée générale qui sera tenue le samedi 4 avril prochain, à deux heures, en l'étude du notaire Damiens, rue Neuve 128 à Bruxelles.
En vue de la clôture de la liquidation, l'ordre du jour de l'assemblée est fixé comme suit:
1. Rapports sur l'état de la liquidation;
2. Communication et approbation du bilan;
3. Approbation des mesures de réalisation de l'actif social.


Tout cela ne l'empêche pas de continuer à vendre des machines à coudre! L'Almanach commercial indique, pour l'année 1893: "Machines à coudre Mignot, "Davis" et "Domestic". Bureaux et magasins: rue Neuve 153-155; Succursales: rue Neuve 139-141 et chaussée d'Ixelles 80."

Quant aux machines à coudre New Howe, elles sont dorénavant produites par la société New Howe Machine Company Limited de Glasgow, qui n'est plus dirigée par notre ami Firmin. On peut ainsi lire, dans le quotidien "Le Patriote" du 3 juin 1893: "La société New Howe Machine Company Limited de Glasgow est incontestablement la plus grande fabrique du monde. Production colossale annuelle: 40.000 vélos. Haute précision. Fabrication la plus estimée.
Représentant pour le Brabant: Achille Valeke, rue de l'Evêque 18 à Bruxelles.
Pour les autres provinces, Bouhon fils et Cie, à Liège.
Quantité de vélos de différentes marques, repris en échange de New Howe, sont à solder à prix très bas. Atelier de réparations et transformations."


Les aventures de la maison Mignot semblent se terminer dans le courant de l'année 1896. Le magasin sis rue Neuve 139/141 est racheté par les consorts Bernheim et Meyer, qui y installeront leur magasin "A l'Innovation".  Quat à la piste d'essais des vélocipèdes, sise rue Neuve 155, elle est exploitée, dès décembre 1896 par la Maison Sinave-Mignot, qui y vend des voitures d'enfants et de poupées, des machines à coudre, des machines pour gantiers, brodeurs, cordonniers et selliers.
On notera que le magasin "A l'Innovation" des 139/141 rue Neuve n'est pas celui qui a été détruit dans un incendie en 1967. En 1902, les consorts Bernheim et Meyer font construire, par Victor Horta, un nouveau magasin au 111 de la rue Neuve. Le déménagement du premier magasin vers le second a lieu au printemps 1903. Le 10 août 1903, le journal "Le Soir" annonce en ces termes l'arrivée d'un nouvel exploitant au 139/141 de la rue Neuve:Établissements Adolphe Delhaize et Cie, maison fondée en 1866.
Mardi 11 aout 1903, ouverture de la succursale modèle, rue Neuve 139-141 à Bruxelles. Exposition permanente de tous les articles en vente dans nos 525 succursales. La plus belle, la plus complète, la plus vaste et la plus moderne des installations de ce genre en Belgique. Service rapide de livraison à domicile par porteurs-tricycles, voitures automobiles et voitures à chevaux.


Même si son aventure commerciale est terminée, les mésaventures de notre ami Firmin continuent, du fait que la liquidation de la Howe Machine Company n'est toujours pas terminée. On peut ainsi lire dans "La Réforme" du 5 mars 1897:

Les liquidateurs de la Howe Machine Company, constituée à Bruxelles par acte du notaire Damiens, en date du 23 mars 1889, prient messieurs les actionnaires d'assister à l'assemblée générale qui se réunira le samedi 10 avril prochain, à deux heures, en l'étude de M. le notaire Damiens, rue du Congrès 18 à Bruxelles.
En vue de la clôture de la liquidation, l'ordre du jour de l'assemblée est fixé comme suit:
1. Rapports sur les opérations de la liquidation;
2. Comptes de liquidation et bilan;
3. Répartition du solde de l'actif;
4. Nomination de commissaires chargés d'examiner les comptes;
5. Fixation d'une nouvelle réunion de l'assemblée générale qui statuera, après rapport des commissaires, sur la gestion des liquidateurs et sur la clôture de la liquidation.
Signé les liquidateurs: Charles de Hèle, Alphonse Vander Borght, Ernest Van Humbeek.

La clôture de la liquidation n'intervient pas avant le mois de juillet 1900 (cfr "La Réforme" des premier et 10 juillet 1900). La "London Gazette" mentionne encore une affaire ouverte impliquant Firmin Mignot dans son édition du 5 mars 1908. Quant à Firmin Mignot, il décède le 7 août 1915. 


Nous allons finir par donner un bref aperçu des aventures de la maison Sinave-Mignot, qui a visiblement repris le fond de commerce de la maison Mignot. Ils gardent le magasin de la rue Neuve 155 jusqu'en 1907, où ils iront s'installer rue Royale. Ils déposent des brevets d'invention, notamment en 1898 (un brevet pour un crayon à piquer les dessins, en date du 13 avril) et en 1900 (brevet pour une machine à plisser les étoffes, en date du 10 mars). Ils continuent à vendre des machines à coudre, de la marque White.

"L'Indépendance Belge" dans son édition du 26 septembre 1905, décrit le stand qu'elle occupe lors de l'Exposition de Liège en ces termes: "Le stand de la maison Sinave-Mignot est particulièrement intéressant pour son exposition de l'outillage de la "petite bourgeoisie".
On remarque spécialement les machines à écrire, machines à tricoter, machines à broder et machines à coudre. Cette maison expose également des meubles de bureaux, articles de chauffage, foyers à gaz, ainsi que des foyers de style dont les collections se trouvent dans ses vastes magasins, 155 rue Neuve."


Dès 1907, après son déménagement vers le n°45 de la rue Royale, la maison Sinave-Mignot commence à commercialiser des machines à calculer. La situation reste inchangée jusqu'en 1914. Après guerre, le magasin existe toujours, mais se trouve au 134 de la rue de Ribaucourt.

Le magasin change à nouveau de mains en 1923 où il est reprit par A. Middegaels. Le magasin se trouvera au Nouveau marché aux grains 2, de 1923 à 1927, puis de rue de Mérode 52, de 1928 à 1947.

Le nom "maison Sinave-Mignot" disparait ainsi définitivement en 1948.


samedi 5 janvier 2019

Les machines à coudre Phoenix et la firme Baer & Rempel (Bielefeld, Allemagne) ^^

Carl Baer est originaire de Sonnenburg, en Allemagne. Il y apprend le métier de serrurier. Il quitte sa ville natale pour Berlin, où il travaille comme mécanicien, puis comme chef d'atelier, avant de s'installer à Bielefeld où il travaille auprès d'un horloger en 1858 avant de fonder son propre atelier en 1859. 




En 1860, il fonde la
firme Adler avec son associé Heinrich Koch. La firme s'appelle alors "Nähmaschinenfabrik C. Baer und Koch" et emploie 14 ouvriers dès les premiers mois. Leur atelier devient vite trop petit et la firme emménage dès 1862 dans une nouvelle usine, sise Bahnhofstrasse à Bielefeld. Les machines fabriquées sont des répliques des machines Wheeler & Wilson, puis de Grover & Baker.

  Carl Baer quitte l'entreprise en 1865 et s'associe à Rudolf Rempel afin de fonder une nouvelle société: la "Bielefeld Nähmaschinenfabriek Baer und Rempel". L'usine se trouve sur la Kleine Bahnhofstrasse. Les machines à coudre qui y sont produites sont, encore une fois, des répliques d'anciens modèles produits par la firme Wheeler & Wilson.





Un petit mot sur Rudolf Rempel, qui apport le capital de la société "Baer & Rempel": il nait le 31 mai 1815 à Bielefeld. Son père, professeur de langues et de géographie, meurt en 1825 à l'âge de 53 ans. Faute de ressources financières, Rudolf arrête ses études et est placé comme apprenti chez Bertelsmann & Sohn, l’un des plus importants négociant en linge à Bielefeld. Il épouse Minna Veerhoff, la fille d'un riche propriétaire, ce qui lui assure une bonne condition financière. Il se lance en 1839 dans le commerce du lin, ainsi qu'en politique. À 26 ans, il est élu au conseil municipal de la ville de Bielefeld. Il se consacre entièrement au développement et à la prospérité de la vie industrielle de sa ville. Il décède subitement le 28 août 1868, à l'âge de 53 ans, comme son père. A sa mort, ses fils lui succèdent à la tête de l'entreprise. On notera que Carl Baer épouse l'une des filles de Rudolf Rempel.



Dès 1875, l'entreprise rencontre des difficultés financières. Sans compter que l'usine est détruite dans un incendie en 1879, ce qui amène Carl Baer à quitter l'entreprise, dont la direction est alors assurée par Max Rempel. Le premier modèle de machine "Phoenix", la Phoenix A, est créé en 1880 sur base d'un modèle Wheeler & Wilson à navette droite.

L'usine fabrique des vélos de 1898 à 1905, et survit aux deux guerres mondiales (bien que l'usine et son stock aient été détruits en 1945), avant d'être rachetée par la firme Anker en 1958. La nouvelle société, qui s'appelle "Anker-Phoenix-Nähmaschine AG", arrête la production de machines à coudre 9 ans plus tard, avant de faire faillite en 1976.



Quelques liens utiles:


* un catalogue commercial, vers 1900
* un site qui permet de dater une machine Baer & Rempel en fonction du numéro de série
* une vue de l'usine en 1913